Potager bio: Parlons un peu de votre compost
Indispensable dans un potager bio, le compost est également un bel exemple de recyclage.
Un recyclage très écologique qui se déroulera sous vos yeux et dont vous serez l’acteur principal.
Mais c’est aussi un système que vous trouverez extrêmement plaisant dans la mesure où vous le mettrez très simplement en place et où il ne vous demandera que très peu de temps.
La fin de saison s’annonce doucement par la baisse des températures.
Ces premiers froids, encore relativement discrets, vous rappellent néanmoins que vous supporterez désormais une petite veste.
Et que, peu à peu, vous allez rechercher la chaleur de votre foyer.
Votre potager, lui, vous offre les dernières récoltes de l’année.
Les plus passionnés d’entre vous profiteront sans doute de cette période pour échanger des graines.
Peut-être même préparerez-vous le plan de votre futur potager, en rêvant du jour où la nature revivra…
Mais avant tout cela, il vous reste normalement une dernière tâche indispensable à accomplir au jardin…
Epandre votre compost avant l’hiver
Nous, les jardiniers amateurs, a fortiori lorsque nous débutons, nous ne savons pas ou nous oublions qu’il faut enrichir notre terre !
Rassurez-vous : je ne veux pas dire par là que vous devrez enterrer des coffres de pièces d’or ou des liasses de billets de banque dans vos carrés de laitue…
Non, ce dont je parle, évidemment, c’est d’apporter à votre jardin de la matière organique au fil des années.
Ce n’est que de cette manière que vous assurerez la fertilité de votre sol et que vous l’améliorerez constamment.
Ce n’est que de cette manière que vous aurez un potager prospère et productif.
N’oubliez donc jamais que votre but doit rester d’activer la vie biologique de votre terre, de la rendre plus fertile et apte à répondre aux besoins de vos plantes en matière d’oligo-éléments !
Un enrichissement qui rapporte
Pour enrichir votre potager, il existe de nombreuses méthodes :
- le bois raméal fragmenté,
- les fumiers,
- les engrais verts…
Tous vont dans le même sens que ce que je vais vous proposer aujourd’hui.
Tous respectent l’esprit du bio, de la terre et de sa faune. Tous amélioreront votre sol…
Mais aujourd’hui je vais vous parler du compost.
Pourquoi ?
Parce qu’il est adopté par la majorité des jardiniers bio et qu’il est exceptionnellement facile à réaliser.
A tel point que si vous n’avez pas encore votre compost… je vous invite sincèrement à vous y mettre tout de suite.
En plus, c’est hyper écologique puisque vous pourrez recycler une partie de vos déchets (je reviendrai volontiers sur ce point dans un prochain numéro).
Croyez-moi donc : le compost est un atout fondamental pour votre potager.
Il vous sera utile de bien des façons.
Vous pourrez, par exemple, faire votre propre terreau ou vous en servir comme apport au moment des plantations…
Mais pour l’heure, j’aimerais simplement vous expliquer comment utiliser au mieux votre compost en cette période de l’année.
Vos plantes et… leurs réels besoins
Encore un mot avant de vous lancer…
Un mot pour attirer votre attention sur un paramètre important : la quantité de compost disponible par rapport à la taille de votre potager.
Si vous avez un stock limité et une très grande surface à couvrir, considérez donc qu’il vaudra mieux :
- soit compléter votre compost avec un autre type d’amendement ;
- soit réserver votre compost aux parcelles qui accueilleront, d’ici la saison prochaine, vos cultures les plus exigeantes (tomates, aubergines, poivrons, etc.), quitte à refaire un apport au moment de la plantation.
Ainsi, en assurant un sol suffisamment riche à vos cultures les plus exigeantes, vous rendrez inéluctablement vos plantes plus résistantes aux maladies…
… Et vous réduirez même les attaques de certains nuisibles comme les pucerons qui, dès lors, préféreront aller sucer la sève de plantes plus faibles.
En tout cas, grâce à ce support nutritif, et donc fertile, vos plantes vous gratifieront de superbes récoltes… à condition, bien sur, de leur fournir par ailleurs les soins nécessaires durant leur croissance.
Comme vous le voyez, vos résultats vont avant tout dépendre du rapport entre la plante et ses besoins.
N’oubliez pas, par exemple, que certaines espèces, comme les plantes à bulbes (oignons, échalotes, etc.), apprécient davantage les sols moins riches.
J’irai même jusqu’à dire qu’elles risqueraient peut-être de ne pas du tout aimer votre apport de compost !
Il vous faut donc impérativement prévoir – au moins approximativement – comment sera disposé votre prochain potager.
C’est la seule méthode qui, non seulement vous évitera de gaspiller votre précieux compost, mais vous épargnera aussi de nombreux échecs.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’invite régulièrement mes lecteurs et lectrices à concevoir leurs potagers non pas sur une simple année mais sur le long terme.
Comment vous y prendre, concrètement ?
Voyons à présent comment, dès ce mois de novembre, vous allez pouvoir utiliser votre compost.
Juste avant l’hiver
Remontez vos manches et allez chercher la quantité nécessaire et suffisante de compost demi-mûr.
Qu’est-ce qu’un compost demi-mûr ?
C’est un compost qui n’a pas encore tout à fait fini de se dégrader.
Vous pourrez facilement le reconnaître à la présence de quelques morceaux incomplètement décomposés.
« Mais alors, s’il n’est pas parfaitement décomposé, il ne va servir à rien ! », penserez-vous peut-être ?
Si, car il finira sa décomposition sur place, nourrissant également la faune souterraine !
Vous l’étalerez donc en surface, sur une fine couche de quelques centimètres.
Pas besoin d’en mettre une tonne !
Puis vous le recouvrirez :
- soit avec des cartons non imprimés (attention, car l’encre est très polluante),
- soit avec de la paille,
- soit avec une bâche qui laisse passer l’air (ceci est très important pour que la vie puisse continuer à prospérer en dessous).
Ne négligez surtout pas cette opération car le simple fait de couvrir votre sol vous permettra :
- de conserver les éléments nutritifs,
- d’éviter que votre sol soit exposé aux intempéries,
- de limiter la progression des mauvaises herbes, ce qui vous facilitera le travail une fois arrivé au printemps.
Je vous conseille même de bien veiller à ce que votre couverture reste parfaitement en place, et de faire le nécessaire au besoin.
Une fois arrivé au printemps
Quatre ou cinq mois plus tard (en fonction de votre météo locale), vous pourrez enfin retirer vos cartons, pailles ou autres, afin de préparer votre terre normalement.
Comme on l’a dit plus haut, rien ne vous empêchera de refaire un apport de compost à ce moment là, ou tout au moins quelques semaines avant vos plantations.
Mais bien sûr, optez ce coup-ci pour un compost bien mûr.
Personnellement – et je vais, pour finir, vous confier un petit secret -, afin de ne pas gaspiller mon compost je n’en remets pas partout mais uniquement au fond des trous de plantations des plantes que je sais exigeantes.
Voila une astuce indéniablement écologique et… économique !
