Comment bien nourrir votre cerveau
« What you eat, you are », vous êtes ce que vous mangez, disaient les Beatles.
En d’autres termes : l’alimentation a une influence énorme sur le fonctionnement de votre cerveau.
Que devez-vous donc manger pour être serein et psychologiquement équilibré ?
Pourriez-vous imaginer un régime qui assurerait à votre corps la santé la plus parfaite, et qui abrutirait d’autre part votre esprit ?
Ou, inversement, un aliment qui perturberait votre foie ou vos reins et qui serait favorable à votre mental ?
Non, d’une manière générale, ce qui est bon pour votre organisme est bon pour votre psychisme… et réciproquement.
Cela étant entendu, il y a évidemment toutes sortes de façons de faire du bien à votre corps et à votre esprit.
L’humanité a, depuis toujours, tenté d’utiliser certains types d’aliments spécifiques dans l’optique d’une transformation psycho-mentale.
Pour le Yogi de l’Inde, par exemple, le régime doit avant tout purifier.
Ainsi, utilise-t-il :
- le lait pour se désintoxiquer,
- les fruits pour drainer ses intestins,
- les grands verres d’eau consommés au réveil pour nettoyer ses reins, etc.
Symboliquement, tout ce qui est blanc ou transparent, tout ce qui est gorgé de soleil, est censé contribuer à purifier son être, et, par conséquent, à rendre son esprit de plus en plus limpide.
Inversement, les aliments d’origine souterraine, tels que les racines, carottes, navets, radis, pommes de terre ou autres, sont impurs, car ils n’ont pas vu le soleil.
Beaucoup de moines Zen, quant à eux, mangent pratiquement tous les jours la même chose : soupe de riz au petit déjeuner, riz complet et légumes à midi, repas léger composé de céréales et de crudités, le soir.
Dans leur expérience du régime, la céréale apporte le calme, un calme plein d’une énergie soutenue.
Le régime céréalien est en effet à la fois énergétique et pacifiant… à condition de prendre son temps pour mastiquer longuement les céréales.
Cela peut vous paraître fastidieux, mais le temps consacré à mastiquer n’est finalement pas perdu puisqu’il vous apprend la patience, le calme et la sérénité.
C’est l’esprit Zen !
Le régime à l’occidentale
Nous venons de voir que les fruits du Yogi stimulent l’éveil de son mental et le rendent plus réceptif.
Et que les céréales complètes du moine Zen lui apportent une certaine sérénité et renforcent son pouvoir de pénétration mentale.
Mais qu’en est-il des régimes diététiques occidentaux ?
Comme vous le savez, ils reposent généralement sur des bases extrêmement simples et saines :
- faire un trait définitif sur les aliments d’origine industrielle, pour leur préférer ceux provenant de l’agriculture biologique ;
- réduire ou éviter les produits animaux ;
- boire un litre et demi d’eau de source par jour ;
- choisir des huiles végétales de première pression ;
- manger des fruits en quantité relativement importante, et séparément des autres aliments ;
- consommer du pain complet biau levain, des céréales complètes et des graines germées ;
- utiliser des compléments nutritionnels, minéraux, vitamines et olig-éléments pour contrebalancer les carences vertigineuses engendrées par le monde moderne.
La diététique occidentale, à l’aide des nutriments spécifiques qui vous manquent, s’attache donc à la fois à vous purifier et à vous revitaliser.
C’est ainsi qu’elle assure la santé de votre corps et… de votre cerveau.
A présent découvrons ensemble grâce à quels aliments et compléments nutritionnels spécifiques votre cerveau va pouvoir se refaire une santé…
Les nutriments de votre système nerveux
La première chose à comprendre, c’est que tous les aliments ont une action sur votre système nerveux.
Bien sûr, certains ont un effet particulier, soit calmant, soit excitant ; mais tous contiennent des glucides, des lipides, des protéines, des sels minéraux, des vitamines…
Et tous ces nutriments, directement ou indirectement, nourrissent vos neurones.
Cependant, il est vrai que ces neurones sont plus sensibles à tel type de glucides ou de lipides qu’à d’autres.
Voyons donc maintenant de quels nutriments spécifiques votre cerveau va vous être reconnaissant de le régaler…
Les sucres
Vos muscles consomment majoritairement des graisses pour se fournir en énergie.
Vos cellules nerveuses, elles, trouvent exclusivement leur énergie dans le glucose.
Autant dire que l’hypoglycémie est l’ennemi numéro un de votre cerveau.
Evitez à tout prix ce mal insidieux !
Pour cela, consommez dés le petit déjeuner une quantité suffisante de céréales complètes, c’est à dire de sucres lents.
Mais abstenez-vous surtout de sucres rapides comme le sucre blanc ou le sucre roux, les pâtisseries, les confitures, les bonbons, etc.
Pour votre cerveau aussi : il y a de bons et de mauvais sucres !
En consommant de manière régulière et intense des sucres rapides, vous entretenez un état plus ou moins chronique d’hypoglycémie, donc de morosité, d’apathie, de pessimisme, de crainte et de découragement.
Evitez ces poisons psychiques en privilégiant tout simplement les glucides à faible index glycémique.
L’oxygène
Vos cellules nerveuses consomment 30% d’oxygène de plus que n’importe quelle autre cellule de votre organisme.
Evidemment, vous n’allez pas trouver cet oxygène dans l’alimentation.
Mais vous devez quand même savoir que beaucoup de nutriments, oligo-éléments et vitamines participent à l’assimilation de l’oxygène par la cellule.
Pour le reste, c’est à dire l’essentiel, vous trouverez votre oxygène dans l’air.
Autrement dit dans :
- une bonne respiration, calme et profonde,
- un minimum d’exercice physique,
- éventuellement un peu de Yoga,
- un mode de vie naturel à l’abri de la pollution atmosphérique et surtout du tabac.
Les acides aminés
Si vous consommez des laitages, du poisson et de la viande, il est extrêmement peu probable que vous souffriez de carence en acides aminés puisque ceux-ci sont les composants des protéines.
En revanche, si vous êtes végétarien ou végétalien et que vous ne preniez pas la précaution d’associer correctement entre eux vos céréales complètes, légumineuses et oléagineux, il est possible que vous en manquiez.
Dans ce dernier cas et afin d’assurer la synthèse des enzymes intervenant dans votre métabolisme nerveux, il vous faudra être attentif à ce que vos sources protidiques végétales soient suffisamment variées au sein d’un même repas.
Au minimum, accompagnez toujours une céréale complète par une légumineuse.
Et n’hésitez pas à user de compléments alimentaires comme la spiruline, le Tamari, la levure maltée et le germe de blé…
Les oligo-éléments et minéraux
La complémentation en sels minéraux revêt une importance de premier plan dans le cadre de la santé de votre système nerveux.
L’équilibre minéral est en effet essentiel à la synthèse enzymatique et à la protection de vos cellules, ainsi qu’aux échanges de ces dernières avec le milieu extérieur.
Toutefois, la complémentation en question peut s’avérer relativement complexe… car :
- Beaucoup de minéraux vous sont utiles, mais certains se trouvent souvent en excès et prennent alors la place d’autres éléments tout aussi indispensables. C’est le cas, par exemple, du fer et du cuivre qui chassent le zinc ainsi que le manganèse et le magnésium, provoquant indirectement insomnie, dépression et agitation. N’hésitez donc pas à légèrement surdoser le zinc, le manganèse et le magnésium lorsque vous en prenez.
- D’autres, sans entraîner de telles réactions, présentent malgré tout une relative nocivité quand ils sont en excès. C’est notamment le cas du sodium ou du phosphore. Evitez donc surtout les excès de sel.
- D’autres constituent de véritables poisons pour la cellule nerveuse, comme l’aluminium, l’argent, le bismuth, le cadmium, le mercure, l’or, le platine, le plomb, le tellure et le thallium. Fuyez-les comme la peste !
- D’autres encore sont actuellement à l’étude et porteurs des plus grands espoirs. Ce sont, par exemple, l’arsenic, l’étain ou le lithium. A suivre…
- D’autres, enfin, peuvent être considérés comme de véritables médicaments nerveux. Vous les connaissez certainement, et peut-être les employez-vous déjà. Ce sont le magnésium, le zinc, le manganèse, le calcium et le cobalt.
Important : n’oubliez pas, en-deçà de toute complémentation, de faire une grande consommation de végétaux issus de l’agriculture biologique.
Pourquoi nécessairement bio ?
Parce que la plupart des fruits et légumes produits par l’agriculture conventionnelle sont riches en nitrates mais carencés en sels minéraux, oligo-éléments et vitamines.
Au plan de votre reminéralisation, ils ne vous serviraient donc à peu près à rien !
Les vitamines
Bien que toutes les vitamines soient utiles, votre système nerveux réclame avant tout les vitamines suivantes :
- Vitamine E : C’est un antioxydant majeur qui protègera les membranes de vos cellules nerveuses et agira aussi en tant qu’antifatigue.
- Vitamine C : C’est le parfait tonifiant, antistress et antioxydant.
- Vitamine B1: C’est un véritable aliment pour votre système nerveux. Elle préside d’autre part à la dégradation des sucres et agit comme stimulant.
- Vitamine B2: Elle est indispensable à tous vos processus énergétiques.
- Vitamine B3: Elle participe aux transports d’oxygène vers vos cellules.
- Vitamine B5: C’est un autre grand antistress et antifatigue.
- Vitamine B6: Elle a une importance essentielle dans vos processus métaboliques cérébraux, notamment dans la synthèse de vos neurotransmetteurs.
- Vitamine B12: C’est la grande régulatrice de votre système nerveux. Elle vous sera par ailleurs indispensable pour métaboliser le fer… surtout si vous êtes végétariens car cette vitamine ne se trouve que dans les produits animaux, d’où nécessité de la consommer en complémentation.
- D’autres vitamines du groupe B, comme la B9 et la B15, sont quelquefois utilisées dans le traitement de maladies mentales avérées. Leur carence peut être grave, mais reste rare.
- Vitamine D: Elle n’a pas d’action directe sur la sphère nerveuse mais vous permettra néanmoins d’assimiler le calcium et le phosphore, eux-mêmes si importants pour votre système nerveux. Indirectement, donc, elle vous relaxera et améliorera votre sommeil.
- Vitamine I : C’est un tonique des nerfs.
- Vitamine J : Elle calmera et équilibrera votre système nerveux tout en stimulant votre mémoire.
Les phospholipides
Avec les phospholipides, nous touchons à l’une des substances les plus indispensables au bon fonctionnement de votre système nerveux.
D’autant plus, d’ailleurs, que les carences, en la matière, sont extrêmement fréquentes, même en présence d’une alimentation parfaitement équilibrée.
A quoi servent donc ces phospholipides ?
Comme tous les lipides, ils entrent dans la constitution de vos membranes cellulaires.
Mais ce sont les phospholipides qui composent l’essentiel des gaines de myéline protégeant vos axes nerveux.
Molécules très complexes, les phospholipides sont normalement synthétisés à partir des lipides alimentaires, mais seulement jusqu’à l’âge de 10 ans.
Après quoi, nos métabolismes ne semblent plus pouvoir accomplir ces transformations, probablement à cause de nos modes d’alimentation carencés et déséquilibrés.
Alors que faut-il faire ?
Monsieur de Lapalisse n’aurait eu aucun mal à répondre : le meilleur moyen de palier cette dysfonction consiste à consommer des phospholipides.
Les compléments nutritionnels à base de phospholipides sont souvent associés à certains oligo-éléments et vitamines, notamment la E.
La cure de deux ou trois mois améliorera votre mémorisation, votre attention, votre équilibre nerveux, et diminuera votre fatigue nerveuse et vos insomnies.
Au cas où cela pourrait vous être utile, sachez également qu’on y fait souvent appel dans le sevrage des tranquillisants.
Les neurotransmetteurs
Les neurotransmetteurs sont des substances que vos fibres nerveuses libèrent afin de transmettre un message à vos autres éléments nerveux ou à vos tissus musculaires.
Globalement, il existe deux grandes familles de neurotransmetteurs :
- les catécholaminiques, qui excitent ;
- les sérotoniniques, qui calment.
Au plan de l’alimentation, les protéines animales vous apportent des acides aminés qui vont se transformer en catécholaminiques.
Alors que les protéines végétales, grâce à une abondance relative en tryptophane, vont vous assurer une neurotransmission à effet plus relaxant.
La neurotransmission ne s’effectue donc pas de la même manière selon que vous mangez des produits végétaux ou animaux.
Bien avant ces découvertes scientifiques, les sages antiques affirmaient déjà que le régime végétarien contribuait à atténuer les tendances passionnelles et les troubles émotionnels, et à rendre l’individu plus sensible, plus ouvert, plus intuitif et plus réceptif aux analogies.
C’est un choix !
Les poisons du système nerveux
Finissons en évoquant maintenant les substances qui font du mal à votre cerveau et à votre système nerveux.
Celle qu’il faut éviter ou dont il faut se sevrer.
Les poisons les plus dangereux pour les nerfs et le cerveau sont évidemment les drogues.
Par ce mot terrible, il ne faut toutefois pas entendre seulement l’héroïne, la cocaïne ou le haschich, mais aussi et surtout toutes ces drogues autorisées qui sont d’autant plus dangereuses qu’elles ne passent pas pour telles, dans l’opinion publique.
A preuve, ces quelques chiffres :
- 87% des Français boivent du café au moins une fois par jour ;
- 75% boivent des alcools ;
- 39% fument du tabac ;
- 13% prennent des tranquillisants…
Et encore ! Ces statistiques ne rendent pas compte de certaines aggravations de la situation, puisque :
- 80% des femmes de 25 ans fument, alors que 70% des femmes de plus de 45 ans n’ont jamais fumé.
- Parmi les buveurs de vin, 14% en consomment plus d’un litre par jour.
- 20% des femmes de plus de 55 ans usent et abusent, de manière tout à fait régulière, des tranquillisants…
Cet état de fait est d’autant plus préoccupant qu’il semble annoncer une époque où l’on ne s’autorisera plus à vivre qu’à travers des moyens chimiques : une pilule pour dormir, une autre pour se réveiller, et d’autres encore pour stimuler telle ou telle fonction physique ou intellectuelle, ou au contraire les désactiver…
En attendant cette triste époque, nous avons déjà beaucoup à faire, dans la nôtre, pour éviter les toxiques nerveux semés par l’industrie alimentaire.
Car les poisons du systèmes nerveux ne s’arrêtent pas aux drogues.
Certains additifs alimentaires, notamment les conservateurs et les exhausteurs de goût, les pesticides et insecticides sont responsables de troubles neurologiques plus ou moins graves.
Enfin, si vous voulez vous construire un moi calme et équilibré, mieux vaut également ne pas apporter vos propres « toxiques » à table.
J’entends par là vos contrariétés, disputes, voire musiques, TV, radio et bruits divers…
Prenez le temps d’apprécier la nourriture, une nourriture saine, vivante, énergétique, préparée avec amour et consommée dans le calme.
Bon appétit !